Le pacing

Voici un résumé de ce qui nous a été donné lors de nos séances au centre de la douleur chronique de Mont Godinne. ( par anouchka)
Bien que ce ne soit pas toujours facile à appliquer, notamment pour les personnes qui travaillent, cela peut néanmoins aider à mieux gérer les douleurs quotidiennes.


Pacing, qu’est-ce que çà veut dire?
Le terme de pacing provient de l’anglais et évoque l »idée d’adapter un rythme approprié sans ses activités afin d’arriver au bout de ce que nous avons à faire.

Situation fréquente
La plupart des patients douloureux chroniques perçoivent leurs douleurs comme plus intenses lorsqu’ils s’engagent dans une activité physique. Ces dernières les empêchent de bouger confortablement et elles peuvent rendre la réalisation de leurs activités (de travail ou de détente) plus difficiles, voire même impossibles dans les moments de crise intense


De manière typique et compréhensible, les patients douloureux chroniques ajustent leur niveau d’activités sur base de leur niveau de douleur et de fatigue.
Le surplus de douleur perçus lors d’un effort les amène à attendre d’être en forme, ou à tout le moins pas en crise, pour réaliser ce qu’ils doivent faire.
Dans les bons jours, quand les douleurs ne sont pas trop intenses on observe fréquemment chez ces patients une tendance à la suractivité. L’expérience montre qu’ils ne savent pas se limiter mais qu’au contraire ils continuent jusqu’au moment où les douleurs ne deviennent trop intenses et ne les obligent à arrêter.
En se forçant à poursuivre l’activité malgré l’apparition des douleurs, le patient risque de s’épuiser et de voir augmenter son niveau de tension et d’inflammation. Par de tels processus, l’hyperactivité rend les douleurs du patient sévères.
Pour récupérer de leur excès, on observe fréquemment ensuite que les patients ont tendance à se reposer de manière prolongée, ce qui les amène à reprendre du retard. La boucle est bouclée...




Avec les répétitions la réalisation d’activités devient associée dans l’esprit du patient avec l’émergence de douleurs sévères.




Considérées comme fort douloureuses , les patients développent alors une peur des activités, et de manière compréhensible, ils vont avoir tendance à éviter de réaliser ces activités.
Une autre peur générale est celle de « s’endommager » plus encore. Les patients douloureux chroniques interprètent souvent cette augmentation de leurs douleurs comme un signe que l’activité physique aggrave la lésion ou le dysfonctionnement organique à la source de la douleur.



A long terme, cet évitement entraine d’importantes répercussions négatives pour le patient:
* il risque d’adopter un style de vie excessivement sédentaire avec en bout de course une baisse importante de sa condition physique
* il risque de finir par s’ennuyer ce qui laisse le champ libre aux ruminations mentales et à une focalisation de l’attention sur les douleurs
* il se prive en outre de toute une série de sources de plaisir dans le vie qui jouent un rôle fondamental sur notre humeur



Principes généraux du pacing

Il s’agit d’apprendre à rythmer / fractionner / morceler / découper les activités d’une manière telle que les douleurs ne deviennent pas sévères afin de pouvoir ensuite progressivement le niveau d’activité.

Le pacing a donc 2 buts:
* d'une part apprendre à respecter ses limites en fractionnement ses activités
* d'autre part augmenter progressivement son niveau d’activité

Schématiquement, il s’agit de remplacer le « cycle de la douleur »

par le « cycle activité/repos »


Concrètement

Une activité modérée implique de savoir s’arrêter dans une activité avant que vos douleurs et votre niveau de fatigue ne deviennent sévère
Un repos limité implique de ne se reposer que le temps nécessaire pour que vos douleursn soient soulagées
En pratique, on découpe/fractionne ses activités en intercalant des périodes de repos limités.
Pour ce faire, il vous faut d’abord évaluer combien de temps cous pouvez rester dans une position ou activité douloureuse avant que vos douleurs ne deviennent sévères
Ensuite il vous faudra évaluer combien de temps vous est nécessaire dans une activité plus reposante pour que votre niveau de douleur redevienne acceptable.
Enfin, vous pourrez alterner entre les 2 types d’activités (douloureuses et reposantes), idéalement au moins durant 701% de votre journée.


Petit à petit, l’idée est d’augmenter les périodes d’activité et de diminuer les périodes de repos. Le but ultime du cycle activité/repos est de permettre aux patients d’être capable de tolérer une activité d’1h½ à 2h suivie d’une pause de relaxation de 5 à 10 minutes.
 
18 Sep 2009 



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